mercredi 25 octobre 2017

Vive les Zatypiques!, de Isabelle Pailleau et Audrey Akoun, un guide pour mieux comprendre les enfants hors norme

Chaque enfant est exceptionnel. Mais parfois, quand ils sortent très franchement des cases, les parents ou les professionnels qui les entourent se trouvent démunis.
Les "Zatypiques", ainsi les surnomment Audrey Akoun et Isabelle Pailleau, psychologues et psychothérapeutes et auteures du très remarqué "Apprendre autrement avec la pédagogie positive", en 2013.
Dyslexiques, dysphasiques, TDA-H, enfants intellectuellement précoces...ces petits êtres hors-normes ont des troubles tellement divers et difficiles à diagnostiquer qu'on peut avoir tendance à négliger leurs difficultés scolaires ou sociales...
Un surdoué...mais quelle chance! Le Q.I d'Einstein, c'est formidable non! Les TDA-H (trouble avec déficit d'attention et hyperactivité), ils ne tiennent pas en place, c'est insupportable, et qu'ils sont mal élevés! Les dyslexiques (dont on viendrait de trouver l'origine, de belles avancées scientifiques en perspective!): ils ne savent pas lire en CE2? Ils le font exprès! Encore la faute de la maman...(elle revient souvent cette théorie-là, d'ailleurs...)
Ces parents, et leurs enfants, se retrouvent parfois face à un mur d'incompréhension, au sein même des institutions.. En tant qu'enseignante,  avant une orientation ULIS (Unités localisées pour l'inclusion scolaire), combien de fois ai-je entendu que non, cet enfant ne faisait pas d'efforts, qu'il fallait laisser le temps faire son travail...
Aux difficultés au quotidien de leur progéniture, s'ajoutent les difficultés de mettre en place un diagnostic (seul un orthophoniste ou orthoptiste peuvent diagnostiquer une dyslexie...compter 3 mois minimum en s'inscrivant sur liste d'attente au Mans! testé pour vous!).
Ce livre a pour mérite de décrire très clairement ce que sont ces différents troubles, comment ils se manifestent, et quelles sont les possibilités d'aide pour ces enfants, et plus tard ces jeunes...car ce livre donne aussi des informations très rassurantes: 50% des TDA-H disparaissent à l'âge adulte!
Il permet aussi de dédramatiser certaines situations, une difficulté passagère dans l'apprentissage de la lecture ne laissant pas présager forcément d'un trouble -Dys, puisque ceux-ci sont durables et d'origine génétique...
Attention aussi à ne pas se laisser influence par des psychologues qui conscients du bon filon, ont tendance à voir des hyperactifs et des dyslexiques partout...C'est malheureusement aussi une réalité.
Les auteures donnent ici quelques billes pour aider ces enfants. Par la valorisation de leurs capacités, premièrement, puisqu'en dépit de leurs troubles, ils en ont énormément! Par l'utilisation de la pensée visuelle, avec notamment le mind-mapping (ou carte mentale), qu'elles avaient largement aidé à populariser dans leur livre "Apprendre autrement". Une liste de ressources fort utile renvoie vers des associations aidant les familles confrontées à ces troubles.

Point négatif, l'utilisation de la Ritaline est ici préconisée...il s'agit d'un médicament psychotrope, dont les effets secondaires ont déjà été fortement critiqués. Je m'interroge donc sur la banalisation d'une telle médication, surtout chez des enfants...

Mais ce livre est tout de même un très bon guide pratique pour les parents ou les professionnels qui cherchent à comprendre ces enfants, et à les aider à s'épanouir!

Vive les zatypiques!, de Audrey Akoun et Isabelle Pailleau, Ed. Leduc. S, 18€

jeudi 13 juillet 2017

Une matinée à l'école Montessori 6-12 ans "Les Petits Ruisseaux"

Ma visite de l'école Montessori 3-6 ans "La maison des enfants", en 2011, avait été un moment plutôt décisif dans mon cheminement personnel, ma carrière et en tant que parent. Oui, rien que ça.
Pour la première fois, je découvrais en situation une pédagogie qui a complètement bouleversé ma vision de l'école. J'y avais vu des enfants libres de leurs choix, sans être livrés à eux-même, mais guidé avec bienveillance dans un environnement assez époustouflant pour la néophyte que j'étais alors. Je ne connaissais pas encore les multiples possibilités du matériel qui s'offrait à mes yeux. Mais je voyais dans cette manière de considérer l'enfant comme le "moteur" de tout apprentissage quelque chose de nouveau. Bien que développée depuis plus d'un siècle, cette pédagogie correspondait à ce vers quoi je voulais tendre.
Depuis, les choses ont beaucoup évolué dans l'éducation nationale. Partout des initiatives naissent chez des enseignants du primaire, influencées de près ou de loin par les travaux de Maria Montessori et impulsées en grande partie par l'expérience de Céline Alvarez, qui a beaucoup fait parler d'elle l'an dernier. Aujourd'hui, ces écoles encore "confidentielles" à l'époque évoquent pour beaucoup une certaine forme de renouveau. Plutôt bienvenu dans une école publique avide d'avancées pédagogiques, mais qui peine parfois à se transformer.
Depuis je me suis aussi plongée dans la lecture de Maria Montessori, j'ai pu assister à deux stages de présentation en 3-6 ans et 6-12 ans et j'ai intégré quelques éléments de cette pédagogie qui me surprend toujours autant par sa modernité et son efficacité.
Il me restait encore à visiter une école 6-12, puisque ce niveau me concerne encore plus directement; Mes deux plus grands étant en élémentaire et enseignant moi-même en cycle 2...j'attendais donc beaucoup de cette immersion!

Comment fonctionne une classe en 6-12 ans?

grammaire: fonctions dans le phrase
Ici, l'enfant passe de l'"esprit absorbant" selon les termes de M. Montessori, à "l'esprit raisonnant". Il entre dans une phase ou son élan naturel le porte vers l'acquisition de la culture, tout en s'éloignant progressivement de sa famille et en développant son sens de la sociabilité.
Il manifeste également un grand sens de la justice, il peut être capable d'empathie mais cherche à savoir quelles sont les règles et comment les infractions sont traitées par la société.
Les différentes aires de travail: géographie, biologie, histoire, langage et mathématiques, vont être amenées en 6/12 ans par ce que Maria Montessori appelle l'éducation cosmique. Il ne s'agit pas ici de connaissances transmises ou de séries d'exercices, mais d'une méthode qui consiste à relier entre eux tous les éléments qui constituent l'univers.
Ceci passant par la lecture des Grandes Leçons, au nombre de 5: l'histoire de l'univers, de notre planète, de l'apparition de la vie, de l'homme, de l'invention de l'écriture et des chiffres. Racontées à chaque début d'année scolaire, elles seront le point de départ des projets développés au fil du temps par les élèves, d'expériences, de "petites leçons" ou de présentation de matériel.
Le matériel concrétise l'abstraction vers laquelle l'enfant va se diriger petit à petit. Il va l'aider à déduire les règles d'orthographes ou les propriétés géométriques par exemple, plutôt que d'en apprendre les règles par cœur.
Les enfants prennent des responsabilités, et participent à l'établissement des règles du groupe, en participant aux décisions concernant la vie de la classe.


Ma visite de la classe 6-12 ans.

Pour les visiteurs comme pour mes hôtes, la journée commence comme à la maison, en enfilant ses chaussons. On arrive dans cette ancienne entreprise réhabilitée, rue de Portland, qui offre depuis la rentrée dernière un bel espace d'environ 200 m2. Dès leur arrivée, les 17 enfants (ils étaient douze lors de ma visite) notent leur responsabilité, un change la date, et ils reprennent leurs activités en cours, sur le cahier ou sortent le matériel.
damier de multiplication
Chacun me salue et se présente très respectueusement, preuve que le domaine "grâce et courtoisie" a bien été intégré!
Les activités des élèves se trouvent dans un tiroir d'un meuble semblable à ceux que l'on trouve chez le suédois.
Lorsque tous les enfants sont arrivés, l'éducatrice, Claire, établit un planning selon lequel elle va retrouver certains élèves ce jour-là, en précisant le domaine abordé. C'est à partir de ses observations qu'elle va juger si un enfant est prêt pour telle présentation.
Les activités dirigées ne constituent que 20% du travail en Montessori, les 80% étant effectués en autonomie par les enfants (la pédagogie traditionnelle inverse ces proportions).
Différents espaces regroupent le matériel par domaines dans l'ambiance: lecture et étude de la langue, géographie, sciences et géologie sont voisins, maths et géométrie occupent un assez large espace, une zone dédiées aux plantes est réservée et un petit renfoncement fait office de pièce de gestion des conflits et peut permettre aux enfants de travailler au calme.
Ensuite, chacun peut s'installer à sa table pour les activités sur cahier (où tout est écrit au crayon à papier, puisqu'on a le droit de se tromper-et de recommencer). Ou au sol, en s'installant avec son tapis avec une activité, comme à la maison des enfants, sur l'espace commun situé près de baies vitrées.
Une table basse est réservée à l'éducatrice pour les présentations. Lors de cette matinée d'observation, j'ai ainsi pu voir une grande variété de travaux: des fractions circulaires présentées par Claire à un élève de 8 ans (tellement limpide qu'on se demande pourquoi attendre si longtemps pour les aborder!), les multiplications sur le grand damier dédié, un élève plus jeune écrivant une phrase grâce à l'alphabet mobile...
écriture
On laisse la part belle à l'expérimentation, à la recherche, on laisse notamment la phrase volontairement non corrigée (puisque le but est de réaliser un texte, pas de l'écrire parfaitement), ce qui peut surprendre l'enseignante que je suis...¹
Un élève se lancera juste devant moi dans une analyse grammaticale assez poussée, grâce à ce matériel que j'affectionne tant...Dans un classeur, il prend des phrases préparées qu'il va découper, en dessinant chaque symbole associé à la nature des mots grâce à une réglette adaptée, pour trier les étiquettes grâce aux flèches des fonctions.
Ici, j'ai pu observer la capacité de coopération des élèves entre eux. Occupée par ses présentations, l'éducatrice ne peut intervenir. C'est donc un autre élève plus âgé qui spontanément va aider le plus jeune à bien classer ses flèches dans un ordre bien précis. Qui a dit que les classes à multiniveaux étaient un handicap?
On travaille aussi sur les multiples de 6 avec les chaines de perles, les lignes courbes et brisées...
Par moments, l'éducatrice doit partager son temps d'attention entre plusieurs petits demandeurs, mais alterne de l'un à l'autre avec aisance. Et recadre lorsque des élèves assis à plusieurs papotent au lieu de travailler.
Des petites pauses sont possibles, puisque le coin bibliothèque est accessible pendant une dizaine de minutes avant de reprendre leurs activités. Ils peuvent également prendre un fruit et s'installer près de la cuisine pour un petit en-cas. Comme en 3-6 ans, point de cour de récréation, donc pas de pause obligatoire!
l'aire de géographie
Les déplacements sont libres et fréquents en classe, et on privilégie des plages de travail plus longues et ininterrompues. J'ai pu voir certains élèves rester d'une demie-heure à trois quarts d'heure sur une activité, jusqu'à la fin de celle-ci, ou jusqu'à "saturation" (on était vendredi!).

Et ce jusqu'à la pause de 11h45, où les enfants prennent leur déjeuner sur place en compagnie de l'éducatrice. Puis ils rangent et nettoient leur espace avant d'être pris en charge par un animateur qui les accompagne jusqu'au parc le plus proche afin de se dégourdir les jambes.

Si les enfants sont si autonomes, c'est aussi qu'ils ont derrière eux, pour la plupart, une expérience de 3/6 ans où ils ont déjà travaillé selon la pédagogie Montessori. Pour les nouveaux arrivants, ils sont acceptés jusqu'au CE2. Au-delà, trop d'automatismes viennent empêcher une adaptation à ce type de fonctionnement.
Géométrie
Mais il n'est pas impossible d'intégrer des élèves plus jeunes qui ont intégré une école traditionnelle auparavant, en considérant qu'ils doivent être lecteurs dès leur arrivée en 6-12 ans (tous les élèves de 3-6 ans en sortent à priori en maîtrisant la lecture). Si ce n'est pas le cas, l'apprentissage sera renforcé dès le départ, pour qu'ils puissent ensuite gagner en autonomie, et lire tous les supports par eux-même, sans l'aide de leurs pairs.

J'ai pu en tout cas observer des jeunes bien à l'aise dans leur environnement, respectueux des autres et de leur espace, et tous affairés à leurs tâches avec un plaisir manifeste.
Merci à Claire et aux enfants d'avoir permis cette visite!


¹[edit] Précision de l'éducatrice: l'orthographe lexicale intervient progressivement, au fur et à mesure des présentations :
d’abord les enfants écrivent phonétiquement (ex : lè oizo)
puis l’attention est portée sur les mots courants (ex : les oizo)
- puis après  vient le travail avec le matériel des homophonies, l’enfant est invité à se questionner sur les manières d’écrire les sons composant ses mots (ex : les oizeau)
puis après il aborde le matériel de la valeur des lettres : les oiseau
puis le matériel du pluriel des noms : les oiseaux
etc…… (une fois les présentations faites : l'attention est portée à l’accord de l’adjectif, à la conjugaison des verbes, à l'accord du participe passé,  aux homophones grammaticaux en lien avec les boîtes de grammaire….)
- la correction de l’écrit de l’enfant est personnalisée ; s’il est capable de se corriger seul en fonction de ses connaissances, il est invité et aidé à le faire ; pour ses écrits destinés à être lus par autrui, l’adulte ou un camarade lui indique la bonne manière d’écrire ses phrases, au-delà de ce qu’il sait corriger seul.

http://www.montessori-lespetitsruisseaux.com/
Ecole Montessori 6-12 ans Les Petits Ruisseaux
21 rue de Portland, 72000 Le Mans

samedi 22 avril 2017

A la rencontre du MSB avec Kinder + sport

Mercredi dernier, mon boy et moi sommes allés à la rencontre des joueurs du MSB (le Mans Sarthe Basket pour les non-initiés), notre équipe locale vainqueur de la coupe de France 2016, et en finale de la coupe de France 2017 le 22 avril face à Nanterre! Ça en jette un peu hein? (on ne peut plus trop se la raconter au foot depuis quelques années, heureusement qu'on gère niveau balle orange!).
Cette initiative était lancée par Kinder + Sport, puisque le fabriquant de goûters n'est pas là que pour garnir le panier d'oeufs de Pâques ce week-end, non, non. Il propose également des partenariats avec le Secours Populaire entre autres et organise des rencontres entre les jeunes et divers clubs sportifs en tout genre, foot, volley, hand...et le MSB. Cela afin de favoriser l'accès au sport pour tous.
Ça tombe bien, mon loulou avait justement été initié à ce sport lors des TAP (ou "clubs" comme on dit chez eux, c'est bien plus chic!) ou par le biais d'un stage multisports en février dernier (le top pour ceux qui n'arrivent pas à se décider entre plusieurs activités!).

Il a ainsi pu découvrir le basket en entrant directement dans la cour des (très) grands, en compagnie de jeunes licenciés du club d'Allonnes, qui bénéficiaient également de cette animation. Chaque enfant pouvait inviter un copain non-initié, afin de lui faire découvrir ce sport.
Nous avons commencé par une séance d'entraînement sur le terrain des joueurs pros, en suivant quelques exercices de routine. Mon boy a vite fait d'être impressionné par la taille et l'âge de ses copains de terrain...a 6 ans face à des collégiens, on n'en mène pas large! Mais après une petite phase d'adaptation, l'envie était trop forte, et il a pu s'exercer aux rebonds comme les autres, mais à quelques pas de côté quand même...
Ensuite, place à la visite de la salle de musculation! Avec là encore un aperçu des exercices faits par les joueurs, avec par exemple la démarche de spider-man...à l'horizontale par contre, ou s'asseoir sur un banc et se lever...sans s'arrêter et pendant 2 minutes. Hé oui, pas si évident! Hop hop, on file d'un atelier à l'autre, tout cela chapeauté par le préparateur physique des joueurs.
Après l'effort, une petite pause photo, et nous revoilà en direction de la salle de conférence, où les joueurs peuvent visionner les performances des adversaires qu'ils s'apprêtent à affronter. L'occasion de découvrir les différentes nationalités, postes et atouts de ceux-ci. Pour les jeunes initiés, c'était le moment de poser des questions plus technique au coach assistant qui présentait ce montage vidéo.
Puis nous avons eu droit au tour du lieu de travail de ces messieurs (hé oui, pas d'équipe féminine au MSB à ce jour...pourtant j'ai vu jouer de sacrés espoirs féminins!): l'Antarès.
Nous étions le lendemain d'une rencontre, et à quelques heures d'un spectacle, c'est pourquoi le parquet du match avait disparu, pour laisser la place au ballet des monte-charges et se transformer en scène...Nous nous dirigeons ensuite vers les vestiaires des joueurs, ainsi que ceux des cheerladers, ou la salle d'escrime (on ne fait pas que du basket à l'Antarès!). Une salle est réservée à l'ostéopathe qui soigne alors des joueurs aux membres douloureux. On aperçoit aussi le local qui contient la machine à cryothérapie, technique du futur qui permet aux joueurs de mieux récupérer grâce à des températures entre -110 et -180°!
A quelques minutes de l'entraînement, quelques joueurs commencent justement à occuper les vestiaires. Les loulous hallucinent complètement devant la taille de leurs baskets!
Et ils en profitent pour poser en compagnie d'un des joueurs. Je crois que mon petit gars a eu le choc de sa vie en voyant qu'il existait des personnes plus grandes encore que son tonton (basketteur aussi, of course...).
Ensuite retour à la salle d'entraînement ou ils ont pu profiter du goûter tant attendu (après la muscu, il  faut bien ça), avant que n'arrivent les joueurs...ils se mêleront aux jeunes sur les gradins (à défaut de les affronter sur le terrain!) pour une petite photo de groupe, avant de passer aux choses sérieuses.
Et là, c'est silence complet, l'entraînement, ça ne rigole plus!
Je pense qu'on ne réalise pas l'aspect "travail en amont" derrière un match et en effet après quelques longueurs de terrains, ça commence à transpirer sévère! Et ça enchaîne avec des passes et des paniers...pendant une heure. C'est intensif et même si mon boy commence à s'écrouler de fatigue, ce fut instructif de voir comment les joueurs se préparaient.
Bon finalement, en ce soir de finale, de coupe de France, les joueurs du MSB se sont inclinés. Mais cette visite a malgré tout confirmé l'envie d'aller les voir jouer en vrai! Go MSB!






Antarès: 2, avenue Antarès, Le Mans


















mardi 14 février 2017

Voyager à Londres..avec les kids!

Il y a quelques mois, nous avons eu une idée folle: partir à Londres avec notre bande de marmots. Nous n'en étions pas à notre premier forfait, puisque pour nous les vacances, c'est avant tout pour et avec eux. A Noël dernier, nous étions donc partis pour une semaine paradisiaque au Maroc. Beaucoup de farniente au programme, de belles visites, un rythme à la cool, c'était idéal pour voyager  avec un petit dernier qui n'avait encore qu'un an et demi.
Cette fois en nous organisant un peu à l'avance mais pas trop (en septembre), à nous les billets pas chers de Rock Star, et à nous Big Bang! (mes enfants n'étaient alors pas très au point sur le jargon londonien).

Y aller

Nous avons choisi de voyager en Eurostar. Pourquoi? Puisqu'en zieutant les bonnes promos, on peut partir pour pas trop cher, même à 5. Sachez tout de même que la carte famille nombreuse n'est pas prise en compte, mais qu'en ce moment même il y a des tarifs à 29€ par exemple...Notre riquiqui ne paye pas sa place, puisque jusqu'à ses 3 ans, il peut voyager sur nos genoux sans payer. Avec quatre billets, nous étions placés sur un carré, et honnêtement nous n'étions pas trop à l'étroit (bon c'est vraiment une crevette Mr G).
Et puis c'est quand même super rapide, on est passés à 2h45 de voyage à partir de Paris ce qui reste relativement supportable pour des loulous aussi dynamiques soient-ils (les miens par exemple). Des magazines (une tablette aussi, soyons honnêtes) et quelques ballades au wagon-restaurant et le trajet passe très vite.
Une célèbre horloge vue de la Tamise












































































De plus, le départ de Paris-Nord (Une grosse heure au départ du Mans donc), pour une arrivée à St Pancras, au coeur de Londres est quand même largement plus pratique que de se retrouver largué dans un aéroport à 1000 lieues du centre, après quoi vous devrez vous coltiner x temps de navette avec enfants et bagages, et compter des frais en plus pour cela. Ici, j'avais réservé un taxi à l'avance en ligne, qui nous attendait (enfin...on a eu un peu de mal à se retrouver mais bref) à la gare, et c'était déjà bien suffisant comme transfert. Il faut bien se souvenir qu'en voyage ce sont les temps d'attente et de déplacements d'un point à un autre, même si ils semblent courts, qui peuvent finir par fatiguer tout le monde.


Se loger

Pour trouver un toit, nous n'avons d'abord cherché sur nos sites favoris de locations, abritel.fr ou le non moins fameux booking.com. C'est sur un site dédié à Londres que nous avons finalement trouvé notre bonheur: oh-london.com...qui renvoie lui-même à des annonces trouvables sur Booking.
Le garde fantôme (Tower of London)
A priori, pas de mauvaises surprises puisque les nombreux avis des clients sont là pour aiguiller notre choix...Nous avons choisi un appart-hôtel dans les Docklands, à l'Est de Londres donc, un tout petit peu hors de l'hyper-centre mais très très bien desservi par le DLR (le Dockland Light Railway, le métro aérien local).
On est toujours en zone 1, et nos temps de trajets étaient là encore assez supportables compter une vingtaine de minutes à partir de Liverpool Street par exemple.
Nous avons cherché sur Air bnb, mais il faut savoir que s'agissant de logements loués par des particuliers, et notre départ étant fixé au 24 décembre...nous n'avons jamais eu de confirmation sur les options que nous avions posées! Dommage, mais au niveau des tarifs, je ne pense pas que nous y avons perdu, puisque nous avions trouvé une promo super intéressante sur Oh-london, le quartier où nous logions étant un des plus abordable de Londres.



La patinoire (onaplusdesous!) du Natural History Museum

Voyager

Inévitablement, le tube est LA solution, et est une attraction pour les kids en soi, mais attention à quelques petits détails fort utiles...La DLR et la Jubilee line sont abondamment dotées d’ascenseurs poussettes-friendly et de plateformes accessibles (aux handicapés également, donc). Sinon...."mind the gap" et à vous les escaliers.
Nous avons donc opté pour un magnifique système de sangle bricolé sur la poussette par le roi du DIY, mon cher époux, à partir d'une sacoche d'ordi portable. Ainsi, on a pu basculer de l'un à l'autre, et si une succession d'escaliers se présentaient...retour au porte-bébé. Nous avons réutilisé alors que Mr G va sur ses 3 ans, le Physiocarrier de JPMBB dont j'ai parlé . Un vrai bonheur et une vraie bonne option pour alterner car le bébé au ras des pots d'échappement, c'est quand même pas top, et les siestes au Tate modern avec un riquiqui qui s'endort contre soi en commentant les œuvres vidéo des années 60 (où Boubil/Bourvil est omniprésent selon lui)...ça n'a pas de prix.


Que voir?


 Ou plutôt...que sélectionner parmi la multitudes de choses à faire! Nous avons visé très haut avec deux grosses visites par jour, plus un peu de ballade à pied pour joindre les différents sites (mon podomètre s'est complètement emballé, et les kids ont compris le sens de "15 km à pied...").
Avec une demi-journée de "pause" (à 16h la pause, hein, faut pas abuser non plus), on leur a un tout petit peu mené la vie dure. Donc vous pouvez ménager vos marmots et viser un peu moins de visites en alternant plus de breaks d'une demie-journée...en sachant que sur une semaine de visite, le risque de sacrifier certains "indispensables" est grand.
Vérifiez bien auparavant que vos choix satisferont tout le monde, nous avons des enfants relativement petits (et bon public) qui suivent encore bien, mais nous avons mis de côté d'autres quartiers comme Shoreditch ou Camden que nous n'aurions pas pu éviter avec des ados, par exemple.
Le guide Lonely Planet "Londres avec les enfants" nous a bien guidé pour cela, avec des idées de circuits plutôt bien fichus.
Et cette fois-ci nous n'avons pas beaucoup laissé de place au hasard, pour amoindrir les surprises de dernière minute et les "bon on fait quoi aujourd'hui" à 9h du matin nous avons tout planifié bien à l'avance. Même si ça me correspond assez peu à la base, avec 3 enfants c'est juste indispensable. Autre avantage, les billets étant réservables sur internet, avec des dates parfois ouvertes sur 3 semaines, cela permettait aussi d'échelonner nos dépenses pour ce voyages aux mois précédents, et d'avoir un minimum de marge en cas de pluie ou d'imprévu. (Et guess what, il n'y a quasiment pas eu de pluie! en décembre!).
Voici donc un aperçu de mon "bullet planning" fait au fur et à mesure (ça détend après une journée de crapahutage).


Le top 3 selon les kids? Sans hésitation, le Natural History Museum fut un de leur préféré. Les salles dédiées aux squelettes de dinosaures et cet escalator qui donne l'impression de rentrer dans un champ de météorites....c'est une expérience extraordinaire. La salle sur les catastrophes naturelles (GRANDE passion de fifille depuis des années, allez savoir pourquoi), reconstitue une simulation du tremblement de terre de Kobé...impressionnant!
Et je vous mets au défi de ne pas craquer dans les innombrables boutiques du musée...j'y ai trouvé des trésors pour les fans d'affiches naturalistes que nous sommes.
Parce qu'il faut le rappeler, les musées publics sont GRATUITS à Londres! c'est hallucinant vu la qualité, l'importance des collections et leur renommée, mais c'est vraiment un atout qui permet de multiplier les visites...mais attention à l'appel du souvenir mignon!
Le British Museum est aussi un de ceux qui aura le plus marqué les esprits...La pierre de Rosette -pour ceux qui savent lire, haha- est inoubliable, et mon plus jeune a depuis développé un amour inégalé pour les momies! Cette salle est une des plus impressionnantes pour eux, mais les salles consacrées au moyen âge (avec le jeu d'échecs de Harry Potter!) et les statues grecques les ont durablement marqués.
Et puis le London Eye, pas donné certes mais tellement impressionnant! Avec une ballade de 30 mn au-dessus des toits, la cabine est entièrement close, sans le vent dans la face, c'est comme dans un ascenceur, même pas peur!
Sur l'autre rive, le Parlement et Big Ben sont évidemment les premiers à attirer l'oeil, mais vu d'en haut on peut admirer une vue générale sur la ville, et même à 40 km alentour par beau temps!


Où manger? 
London Eye


S'il ne devait y avoir qu'une adresse, sans hésitations....Leon! En cherchant des bonnes adresses dans les guides, pas trop chères et assez saines, cette chaîne de fast food de cuisine fusion revenait très souvent.
Heureusement pour nous,  nous avons pu en trouver dans tous les quartiers que nous avons sillonnés. La déco est vintage et colorée, l'accueil sympa, les produits frais et naturels, une bouffe simple mais originale, en fait elle correspond exactement à ce qu'on adore, un mélange de libanais, de Thaï et de Marocain, vous voyez? Tout ça présenté dans des box à emporter ou à prendre sur place (certains restos comme celui qui jouxte Liberty à Soho est assez bondé, mais les serveurs savent faire patienter en nous faisant rigoler!).
Et point non négligeable, il y a toujours une table à langer disponible, et un menu spécial est prévu pour les kids, avec une base de riz/brocoli pour changer (bon avec surtout du riz, heureusement) et une option pommes de terre frites (à tomber), sinon, plus boulettes de viande et poulet frit....tout ça pour 35 £ environ pour 5 (même micro avait sa box, il finissait par manger plus que ses frangins et accueillait son plat d'un "haaaa poulet!!!!"). Sans compter les desserts, qu'il ne faut pas louper non plus, et en période de Noël, mamma, à nous les Mince pies et Christmas puddings!
Une super option pour nous, nous en avons fait notre cantine, en réussissant à changer de plat tous les jours, (pour les petits manger pareil est rarement un problème, au contraire...).


En tout cas ce fut un super séjour, certes pas de tout repos, mais ça on l'avait bien cherché, et en tout cas plein de souvenirs à la clé pour les kids!


Bibliographie:
-Pour préparer notre voyage, nous avons cumulé et Le Routard et le Lonely Planet mais c'est surtout Londres, Partir en famille de Lonely Planet qui a aidé au choix des activités.
-Pour les loulous, avant et après le séjour, on a adoré: Londres, coll. Ptits curieux chez Usborne, très rigolo avec ses flaps partout et instructif! 
- Pour les plus grands, Londres, pour en savoir plus que les Grands, chez Lonely planet est sympa aussi. 
- Et je recommande aussi le magnifique abécédaire Let's go to London chez ABC Melody. Graphiquement superbe!